Ne cherchez pas son visage sur les couvertures de magazines, ni son nom sur la liste des célébrités. Les projecteurs s’attardent rarement sur les femmes milliardaires du Canada, et pourtant, l’une d’elles façonne l’économie du pays, loin des plateaux télé et des salles de concert. Le classement Forbes 2024 recense seulement une poignée de femmes milliardaires au Canada. L’écart entre la première fortune féminine du pays et ses homologues masculins dépasse plusieurs milliards de dollars. Peu médiatisée, la principale intéressée agit presque exclusivement dans le secteur de la distribution alimentaire, un domaine rarement cité parmi les industries générant des fortunes personnelles record au Canada.
Sa trajectoire se distingue par une implication grandissante dans la philanthropie institutionnelle, au point d’influencer les politiques locales de santé et d’éducation. Son patrimoine, en constante progression, continue de susciter l’attention des grandes institutions financières et des observateurs économiques internationaux.
Qui est la femme la plus riche du Canada ? Portrait et parcours d’une personnalité hors du commun
Sharon Azrieli occupe une place à part dans le paysage économique canadien, avec un patrimoine évalué à 1,33 milliard de dollars canadiens. Si elle ne figure pas parmi les visages connus du grand public, elle devance largement les personnalités du monde artistique, à l’image de Céline Dion dont la fortune s’approche des 550 millions de dollars US. Ce n’est pas à travers le cinéma, la chanson ou le sport que l’on trouve la trace de la femme la plus riche du Canada, mais dans la finance et l’immobilier, là où les fortunes se construisent sur plusieurs générations.
Héritière du Groupe Azrieli, Sharon Azrieli s’inscrit dans la continuité de son père, David Azrieli, visionnaire de l’immobilier commercial. Présent au Canada comme en Israël, le groupe familial fonctionne selon une logique de transmission et de consolidation. À la tête de cette fortune, Sharon Azrieli a choisi la prudence, la diversification raisonnée et la solidité à long terme, préférant la stabilité à la prise de risque spectaculaire.
À la frontière des univers artistiques et économiques, elle incarne le rôle de mécène et de philanthrope avec conviction, siège dans de nombreux conseils et pilote la fondation familiale. Ce contraste avec les autres figures du classement, issues majoritairement de l’industrie du divertissement, met en lumière la singularité du modèle canadien. La fortune de Sharon Azrieli symbolise la force tranquille des empires familiaux, bien loin des parcours tapageurs qui font la une à l’étranger.
Les sources de sa fortune : secteurs d’activité et stratégies gagnantes
Le socle de la richesse de Sharon Azrieli se trouve au cœur du Groupe Azrieli. Créé par David Azrieli, ce conglomérat s’est imposé dans l’immobilier commercial, domaine qui concentre aujourd’hui la majeure partie des actifs familiaux. Centres commerciaux, immeubles tertiaires, grands ensembles urbains : le portefeuille s’étend du Canada à l’étranger, porté par une stratégie patrimoniale et une maîtrise du risque rarement prise en défaut.
Pour comprendre cette réussite, il faut s’arrêter sur les choix stratégiques qui la soutiennent :
- Investir sur le long terme dans des biens concrets, capables d’assurer des revenus récurrents.
- Centraliser la gestion entre membres de la famille et experts reconnus du secteur.
- Anticiper les cycles économiques afin de saisir les meilleures opportunités d’achat et d’arbitrage.
Chez les Azrieli, la discrétion l’emporte sur les démonstrations publiques. Plutôt que de multiplier les activités, la famille a choisi de consolider ses acquis, valoriser ses biens et renforcer le cœur de son activité. Plus de la moitié de leur richesse provient directement de l’immobilier, véritable colonne vertébrale du groupe.
La comparaison avec Céline Dion aide à saisir la différence d’approche. La chanteuse possède un patrimoine immobilier impressionnant à Montréal, Paris, Las Vegas ou en Floride, et a diversifié ses investissements dans la restauration et la production. Pourtant, ses revenus proviennent de multiples sources, moins stables et moins centralisées que celles du groupe Azrieli. La force de ce dernier réside dans une stratégie claire, des actifs solides et une gouvernance familiale à toute épreuve.
Influence, philanthropie et impact sociétal : comment sa richesse change la donne
La femme la plus riche du Canada ne se limite pas à la gestion d’un empire bâti sur l’immobilier. Sharon Azrieli exerce une forme d’influence qui façonne discrètement mais durablement l’économie et la société canadiennes. À travers ses fonctions dans divers conseils d’administration, elle participe aux décisions majeures du Groupe Azrieli et influe sur la direction de plusieurs entreprises d’envergure. La présence féminine à ces niveaux demeure encore rare au Canada, malgré la réputation du pays en matière d’égalité.
Au cœur de son parcours, l’engagement philanthropique occupe une place centrale. Sharon Azrieli appuie de nombreux projets dans la culture, l’éducation, la recherche scientifique. Sa fondation investit dans la médecine, favorise l’accès à l’enseignement supérieur et protège le patrimoine. Il ne s’agit pas d’une simple vitrine : cet engagement traduit une vision globale de la richesse, perçue comme un levier de transformation sociale. Par ces actions, elle influe bien au-delà du cercle des affaires, ouvrant de nouvelles perspectives pour des individus et des communautés entières.
Autre exemple, Céline Dion, dont la philanthropie s’exprime notamment par la sensibilisation au syndrome de la personne raide et le soutien à diverses causes. Cependant, la portée de l’action de Sharon Azrieli diffère : son patrimoine et son réseau lui permettent d’inscrire son action dans la durée, d’accompagner le développement urbain, la recherche et l’enseignement de façon profonde et durable.
Au Canada, rares sont les femmes milliardaires à exercer une telle influence sur la société. Influence, philanthropie et transmission composent ici un modèle original où la richesse s’assume avec une responsabilité réelle, souvent silencieuse, mais dont l’empreinte s’étend bien au-delà des actifs financiers.
Femmes milliardaires dans le monde : le Canada face à la scène internationale
Le Canada se distingue par le faible nombre de femmes dépassant le milliard de dollars canadiens. À l’échelle mondiale, le classement des plus riches reste dominé par les États-Unis, dont les fortunes féminines laissent loin derrière leurs voisines canadiennes. Alice Walton, héritière de Walmart, trône en tête avec 101 milliards de dollars US. Plus bas dans le classement, des figures comme Oprah Winfrey, Rihanna ou Kim Kardashian cumulent héritage, entrepreneuriat et influence planétaire.
Avec ses 1,33 milliard CAD, Sharon Azrieli occupe une position de référence au Canada, mais reste très éloignée de ces mastodontes américains. Pour illustrer l’écart :
- Oprah Winfrey, figure des médias, atteint 2,5 milliards USD.
- Rihanna, entre musique et affaires, revendique 1,4 milliard USD.
- Kim Kardashian, passée de la téléréalité à l’industrie cosmétique, affiche 1,2 milliard USD.
Ce classement international met en lumière la concentration des grandes fortunes féminines aux États-Unis. L’Europe, l’Asie et le Canada n’en comptent qu’une poignée, souvent issues de la transmission familiale plus que de la création pure. Au Canada, seules quelques personnalités comme Céline Dion apparaissent dans ces listes, mais avec des fortunes bien moindres. Les questions de succession, de valorisation du patrimoine et de la place des femmes milliardaires dans l’économie restent d’actualité, signe d’une évolution lente mais irréversible de la société canadienne.
La trajectoire de Sharon Azrieli, entre héritage, investissement et engagement social, ouvre une brèche dans le plafond de verre. Un signal pour les générations suivantes : au Canada, l’histoire des grandes fortunes féminines ne fait que commencer.

